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Comment travailler avec un casse-pieds?

Comme un couperet, la décision que vous redoutiez est tombée ce matin: le projet «relaunch des processus transcellules» a été conjointement attribué à vous et… Cruella! C’est sans issue, non seulement vous n’avez pas la moindre idée de la signification de ces trois mots, mais surtout, il va vous falloir collaborer avec cette imbuvable collègue, qui se prend pour le nombril du monde.casse-pieds

Colérique, attirée par le pouvoir et la reconnaissance comme les ours par les loukoums, Cruella est prête à tout pour parvenir à ses fins. Comme vous ne voulez pas vous laisser dévorer tout cru (vous n’êtes pas un loukoum!), vous êtes bien décidé à mettre les choses au point avec le vampire du troisième. Mais comment négocier avec un tel monstre?

Voici une marche à suivre en dix étapes pour parvenir à un accord satisfaisant les deux parties.

1.Ayez l’esprit ouvert

Tout d’abord, gardez à l’esprit que Cruella – deux yeux, une bouche, un nez: tout l’indique – est un être humain. Montrez-lui donc du respect. Ensuite, avant même de l’avoir en face de vous, tentez de vous mettre à sa place et de comprendre son point de vue.

2. Préparez-vous

Une négociation périlleuse, cela se prépare. Vous devez vous fixer les objectifs que vous souhaitez atteindre et avoir précisément en tête les points que vous entendez aborder.

3. Préparez le terrain

Ensuite, prenez rendez-vous avec Cruella, si possible dans un lieu neutre (pas son antre démoniaque). Exposez clairement vos motivations et observez attentivement les réactions de Cruella – l’attitude corporelle, en particulier, est toujours très révélatrice. Si elle a les bras croisés et l’œil qui semble lancer «cause-toujours-tu-m’intéresses», peut-être vaut-il mieux reporter la discussion…

4. Soyez explicite

Dès le début de la rencontre, présentez le problème et insistez sur la nécessité de le résoudre. Il est en effet primordial que vous parliez tous deux de la même chose. Pour ce faire, soyez précis et relatez des faits, pas des rumeurs ou opinions. Si possible, faites référence à un événement particulier (Cruella s’est appropriée tous les mérites du dernier projet). Enfin, même si cela vous démange, n’accablez pas votre vis-à-vis de critiques, ce serait improductif.

5. Soyez à l’écoute

Patience et persévérance sont les mamelles d’une écoute de qualité (disait un sage dont le nom nous échappe…) Intéressez-vous donc réellement à votre interlocutrice et essayez de la comprendre. Ne l’interrompez pas, sauf pour poser des questions précises qui l’aideront à approfondir ses dires. Il est également important de reformuler avec vos propres mots ce que Cruella aboie. Cela permet de montrer votre intérêt et d’être sûr que vous avez bien compris.

6. Cherchez un point commun

Avant de déployer vos arguments, tentez de créer une passerelle. Si vous avez été attentifs, vous avez sûrement relevé un élément sur lequel vous êtes d’accord (sinon, l’heure est grave…) Il faut le mettre en évidence. Trouver un terrain d’entente est en effet le point de départ de tout processus de résolution de conflit.

7. Faites part de votre position

Il est maintenant temps d’exposer votre position, clairement, de manière neutre, avec assurance, mais sans agressivité. Appuyez-vous sur des faits, puis proposez des solutions pour résoudre le problème. Si Cruella a émis quelques paroles sensées qui ont infléchi votre point de vue, intégrez-les. Pour ne pas paraître offensif, une des clés du langage consiste à commencer ses phrases par «je», et non par un «vous» ou «tu» accusateur.

8. Discutez de vos différends

Essayez également de savoir si Cruella a des «circonstances atténuantes» (surcharge de travail, problèmes privés). Peut-être alors découvrirez-vous que votre problème relationnel n’est que la conséquence d’un autre différend que vous pouvez régler.

9. Si possible, réglez le problème

Vous avez maintenant – soyons positifs – repéré le problème. Il ne reste «plus» qu’à le résoudre. Il est fondamental que vous franchissiez cette étape ensemble. Etablissez un plan d’action de ce qui doit être fait, par qui, comment et pour quand. N’oubliez pas que le but est de parvenir à un accord où chaque partie est gagnante. Tentez également de terminer la réunion sur une note positive, montrez-vous optimiste. Nous restons en effet marqué par la dernière impression.

10. Faites le bilan

Rien – le monde aussi est cruel! – ne vous dit que vous n’aurez plus à travailler avec Cruella dans l’avenir. La collaboration terminée, tentez donc de dégager ce qui a marché ou pas et pourquoi.

Enfin, n’oubliez pas que l’enfer, c’est les autres. Nous sommes donc tous la Cruella de quelqu’un…